Barrie Kosky Orphée Aux Enfers

Et quand Candide et ses amis s'embarquent pour l'Amérique, c'est sur trois modernes canots de sauvetage, qui, tournés vers le public, évoquent autant les caravelles de Christophe Colomb que les contemporaines et dangereuses traversées de la Méditerranée. Ce festival de trouvailles est animé par une troupe survoltée, où l'engagement total des chanteurs compense l'absence de grandes voix. On y retrouve Anne Sofie von Otter, impayable en Vieille Dame dure à cuire. Orphée aux Enfers d’Offenbach à Salzbourg, compte rendu. Comme toujours chez Barrie Kosky, la direction d'acteurs éblouit, sans parler de celle des danseurs, dans une chorégraphie d'Otto Pichler. Et comme dans Orphée aux Enfers, on admire le travail effectué (par Klaus Bruns) sur les costumes, qui empruntent à toutes les époques et tous les styles. En fosse, l'orchestre de la Komische Oper, dirigé par Jordan de Souza, fait briller toutes les facettes d'une musique succulente, qui emprunte sans complexe à tous les répertoires et folklores européens. Tout cela est, pour l'essentiel, raconté et chanté en allemand, ce qui ne posera aucun problème aux non-germanophones: très bien équipée, la Komische Oper a installé sur le dos des fauteuils des dispositifs qui permettent aux spectateurs de choisir la langue des sous-titres, y incluant le français.
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Offenbach le 30/09/2020 par Louis Bilodeau Joel Prieto (Orphée), Kathryn Lewek (Eurydice), Marcel Beekman (Aristée/Pluton), Martin Winkler (Jupiter), Anne Sofie von Otter (L'Opinion publique), Max Hopp (John Styx), Nadine Weissmann (Cupidon), Lea Desandre (Vénus), Frances Pappas (Junon), Vasilisa Berzhanskaya (Diane), Peter Renz (Mercure), Orchestre philharmonique de Vienne, Vocalconsort de Berlin, dir. Enrique Mazzola, mise en scène: Barrie Kosky (Salzbourg, Haus für Mozart, 2019). Unitel/C Major 803008. Notice et synopsis en français, anglais et allemand. Distr. DistrArt Musique. Monté à l'occasion du 200 e anniversaire d'Offenbach, cet Orphée aux Enfers du Festival de Salzbourg promettait beaucoup: le magicien Barrie Kosky n'allait-il pas nous éblouir par son imagination débridée et le regard acéré qu'il sait poser sur Haendel aussi bien que Rameau, Tchaïkovski et Debussy? Barrie Kosky - Opéra national de Paris. La déception est hélas à la mesure de nos attentes. Le premier problème de cette production réside dans le choix saugrenu de confier tous les dialogues – allemands – à l'interprète de John Styx, le comédien Max Hopp, qui se charge également de bruitages et onomatopées de tout acabit.

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Barrie Kosky semble posséder le don d'ubiquité. Sans que cela freine, heureusement, son imagination ni sa lucidité, et sa capacité à monter des spectacles tous différents, qui, sans forcer sur l'actualisation, en racontent autant sur le monde contemporain et les mœurs de ses habitants que sur les œuvres elles-mêmes. Prenez Orphée aux Enfers, visible jusqu'au 15 novembre sur Arte Concert: Offenbach et ses librettistes Hector Crémieux et Ludovic Halévy se servent de la mythologie pour railler la société du Second Empire, son hypocrisie et son obsession des apparences. Orphée et Eurydice n'y sont plus deux amoureux éperdus condamnés à une séparation tragique, mais un couple de petits-bourgeois en crise (elle ne supporte plus son violon, il la trompe allègrement, elle le lui rend bien). La mort d'Eurydice n'est pas un drame: la jeune femme est très contente de partir aux Enfers avec Pluton, tandis qu'Orphée est ravi d'être débarrassé de son épouse. Barrie kosky orphee aux enfers . Sauf que l'Opinion Publique s'en mêle (incarnée, à Salzbourg, par la géniale Anne Sofie von Otter, déguisée en institutrice-pasteure bergmanienne), et somme le veuf joyeux d'aller réclamer la défunte à Jupiter… Orphée au Enfers, de Jacques Offenbach, présenté cet été au Festival de Salzbourg © Monika Rittershaus Le livret fit scandale en son temps (1858).

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Sur le plan musical, le contraste absolu entre l'orchestre et les chanteurs laisse pantois. Dès le prélude pastoral, le Philharmonique de Vienne se coule avec délectation dans la partition d'Offenbach, qui se teinte à certains moments de couleurs annonçant quelque peu Johann Strauss fils. L'opulence des bois, la clarté soyeuse des cordes, le sens du rythme, tout ici est admirable. Barrie kosky orphée aux enfers tableau. Chef à l'instinct dramatique très sûr, Enrique Mazzola surprend cependant par l'alternance entre tempi joyeusement précipités (en particulier dans les finales) et curieusement alanguis, comme dans le rondeau des métamorphoses. À sa décharge, on peut sans doute en attribuer la cause aux solistes, empêtrés dans un texte qu'ils massacrent à qui mieux mieux et qui les oblige à ralentir le débit. Dans d'autres morceaux rapides comme le rondo-saltarelle de Mercure, on ne comprend pas un traître mot. Le début de l'air en prose de Pluton est raté, car le ténor ânonne les mots qui devraient normalement s'enchaîner à toute vitesse d'un seul souffle.

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Si la synchronisation avec les lèvres des chanteurs est presque toujours bluffante, le procédé s'avère rapidement pénible, tant l'ouvrage se trouve parasité par d'interminables passages parlés où l'on s'agite sans arrêt et crie à tout propos. Le metteur en scène surligne la moindre intention – comme Eurydice qui sort et rentre sur scène trois fois plutôt qu'une pour hurler d'effroi après avoir découvert des serpents – et tire la pièce du côté de la farce licencieuse en mettant en avant la moindre connotation sexuelle. À cet égard, on avouera que la vision d'Eurydice affublée d'un pénis postiche dans la scène finale a de quoi décontenancer. Kosky veut ainsi représenter l'ultime métamorphose de Jupiter cherchant à échapper à la vigilance de Pluton, mais l'effet tombe complètement à plat, d'autant plus qu'il est absurde de transposer pour une soprano les dernières répliques de Jupin. En contrepartie, il faut reconnaître que les scènes de foule sont dans l'ensemble beaucoup plus réussies. Barrie kosky orphée aux envers du décor. On pense en particulier au très amusant ballet pastoral (réduit ici au premier mouvement), avec ses abeilles au corps masculin, au finale endiablé du deuxième acte qui montre les dieux follement excités à l'idée de quitter l'Olympe pour aller explorer le royaume de Pluton et au ballet des mouches (galop), où les morts décapités jouent au ballon avec leur tête.

Fallait-il en revanche convoquer Anne Sofie von Otter, aussi irrésistible soit-elle en veuve de pasteur protestant… suédois? Parce qu'une Opinion publique sans voix… On l'a même gratifiée, au début du troisième acte, d'une Barcarolle sur un poème de Théophile Gautier… celui de la dernière Nuit d'été berliozienne, qui passe plutôt mieux. L’Orphée aux enfers d’Offenbach de Barrie Kosky sur ARTE | Classique News. Joué par les Viennois, Offenbach sonne évidemment autrement – les pages moins débridées y gagnent une rondeur moelleuse, comme les premières mesures, où les bois font merveille, ou le Menuet de Jupiter. Enrique Mazzola, justement, s'il se déchaîne quand il faut, veille à capter la poésie de la musique du « Mozart des Champs-Élysées ». Didier van Moere À lire: notre édition d' Orphée aux Enfers: L'Avant-Scène Opéra n° 185 À paraître le 2 octobre: Offenbach, mode d'emploi par Louis Bilodeau Photos: SF/Monika Rittershaus

July 11, 2024, 4:38 pm
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