Je Suis Un Metteur En Scène Japonais

Je suis un metteur en scène japonais est donc une hybridation très poussée du genre originel. Prenons un exemple simple: si dans un premier temps le spectacle respecte le partage traditionnel des manipulateurs de la marionnette, un danseur en charge d'un bras et de la tête de la poupée, un deuxième de l'autre bras et le troisième des deux jambes, le fait même que le corps manipulé ne soit pas une marionnette mais un corps humain change beaucoup de choses: «Ce n'est pas le même rapport au poids, ni le même rapport au sol, on ne peut pas porter constamment la personne, elle est donc beaucoup plus dans le sol que la poupée du Bunraku qui flotte, vole, glisse» explique Fanny de Chaillé. Tous ces changements suffisent à modifier le Bunraku pour qu'on soit conduit ailleurs, autre part. Ni en Europe, ni au Japon mais dans un espace intermédiaire, et fantasmatique, où les images du Japon, même teintées de fantaisie, viennent revivifier l'art théâtral occidental. Cette dimension fantasmatique est d'ailleurs parfaitement assumée par Fanny de Chaillé qui interrompt Je suis un metteur en scène japonais par des «espèces de bulles» qui mettent en scène des fantasmes de pacotille, presque des clichés, sur le Japon.

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Minetti n'est ni interprété, ni représenté, mais il est incarné. Il ne s'agit plus seulement de donner du sens aux mots, mais de leur donner du corps; de prendre le texte dans sa matérialité, comme source véritable d'inspiration pour des mouvements, de se servir de sa structure répétitive, mais aussi de ses expressions très figurées. 3 Dans ce spectacle, Fanny de Chaillé se fantasme metteur en scène japonais du grand texte de Thomas Bernhard sur le théâtre: Minetti, pièce dans laquelle l'acteur Bernhard Minetti explique les raisons pour lesquelles il a déserté les plus grandes scènes d'Europe, animé par la volonté de rester intègre à son art et de ne pas sombrer dans les affres consciencieuses, respectueuses et soporifiques du classicisme, cher aux grandes institutions culturelles somnolentes. À rebours des adaptations sérieuses et grandiloquentes des textes de Bernhard, qui prolifèrent sur les scènes de nombreux théâtres parisiens, Je suis un metteur en scène japonais impose sa méthode de travail et nous la montre à l'œuvre, si bien que l'on assiste tout autant à la construction d'un spectacle, qu'à sa forme artistique finale.

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À la différence des mises en abyme classiques, le propos de Fanny de Chaillé n'est pas de nous offrir un spectacle dans le spectacle, lieu commun des réflexions sur le théâtre, mais de nous montrer le décomposé d'une genèse. La structure du bunraku lui permet d'exposer méthodiquement son travail, d'expérimenter des formes nouvelles et personnelles et de nous faire comprendre pourquoi et comment l'illusion théâtrale prend: d'abord soigneusement isolés selon les codes du bunraku, les éléments qui constituent le théâtre sont ensuite associés dans des combinaisons différentes et originales, si bien que c'est un discours sur l'art qui prend forme peu à peu sous nos yeux. Loin de l'éternel topos du work in progress, Je suis un metteur en scène japonais est une œuvre achevée, qui nous présente sa méthode dans une dramaturgie extrêmement construite. 4 Rarement on aura monté un discours philosophique et artistique avec une telle force corporelle, en faisant directement appel au sens esthétique du public, c'est-à-dire à sa capacité à entendre et à construire une vision artistique, à faire le lien entre différents langages.

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La Palme d'Or du 75e Festival de Cannes est revenue samedi à Ruben Östlund pour "Sans filtre", sans conteste le film le plus divertissant de la compétition. Le metteur en scène suédois remporte ainsi pour la deuxième fois la sélection du festival cannois. Euphorique sur la scène du Grand théâtre Lumière, le Suédois à l'humour grinçant rejoint, à 48 ans, le club très fermé des doubles palmés, parmi lesquels les frères Dardenne et Ken Loach. Il l'avait emporté en 2017 avec "The Square". "Tout le jury a été extrêmement choqué par ce film", a annoncé Vincent Lindon, le président du jury. "Lorsque nous avons commencé ce film, nous n'avions qu'un but: essayer de faire un film qui intéresse le public et qui le fasse réfléchir avec provocation", a déclaré le Suédois, en recevant son prix. "Sans filtre" suit l'aventure de Yaya et Carl, un couple de mannequins et influenceurs en vacances sur une croisière de luxe. Un voyage qui tourne à la catastrophe. Dans une sorte de "Titanic" inversé, où les plus faibles ne sont pas forcément les perdants, le film décortique les ressorts de classe de fond en comble: les riches contre les pauvres, mais aussi les hommes contre les femmes, et les Blancs contre les Noirs.

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Lauréats belges La Belgique est l'une des gagnantes du Festival: outre Lukas Dhont, les frères Dardenne, chantres du cinéma social, ont reçu un Prix spécial de cette 75 édition-anniversaire, pour "Tori et Lokita", drame social sur de jeunes exilés, et le couple flamand Charlotte Vandermeersch et Felix van Groeningen ("Les Huit Montagnes") reçoit le prix du Jury, ex-aequo avec l'ovni de la compétition, "EO" ("Hi Han"), manifeste animaliste sur un âne, réalisé par une figure du cinéma polonais, Jerzy Skolimowski. Et si la guerre en Ukraine n'a pas été oubliée au cours de ce Festival, ouvert sur un message de résistance adressé, de Kiev, par le président ukrainien Zelensky, et qui a programmé plusieurs cinéastes ukrainiens, le Russe Kirill Serebrennikov est reparti bredouille. Devenu le porte-drapeau de l'art russe en exil, le cinéaste en rupture avec le régime avait pour la première fois pu faire le déplacement sur la Croisette pour défendre en personne un de ses films en compétition, "La Femme de Tchaïkovski".

Le jeu est la réunion de la manipulation, du texte et de la musique. " L'influence sur mon propre travail "Ce n'est pas tant le travail de manipulation des marionnettes qui me captive dans le bunraku mais son organisation. En effet, structurellement, on voit sur scène et la fabrication du théâtre et le théâtre lui-même, le geste et l'acte, le travail et son accomplissement. C'est ce qui m'intéresse dans ce type de représentation. Le théâtre est en quelque sorte donné à voir, il n'y a pas d'illusion, tout le monde est ensemble au plateau et participe à l'élaboration d'une même narration qui est le fruit d'un travail collectif et non d'une transcendance ni d'une exclusivité. Je veux donc me servir de cette structure pour mettre en œuvre un nouveau type de narration qui fait suite aux différentes expériences que j'ai menées ces dernières années. Dans Ta ta ta, j'interrogeais le langage dramatique et les codes théâtraux qui le traversaient pour montrer comment une forme pouvait induire un fond; le geste était inséparable du son, qui faisait, ou même était le sens.

July 31, 2024, 11:04 am
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