Chapter 115: Chapitre 19 - La Torah (Les Cinq Premiers Livres De La Bible Hébraïque)

Et le plus haut niveau de don n'est pas celui que je fais simplement pour être généreux et pour faire le bien, qui est déjà en soi un niveau élevé et admirable. Le niveau de don qui correspond au niveau de conscience du divin le plus élevé est lorsque que je donne parce que je sais que je suis intimement connecté avec la personne et que nous partageons la même nature divine, le même être. YHWH est le Contexte qui nous lie tous. L'amour de l'autre et l'amour de soi sont en réalité indissociablement liés. Ce niveau de conscience était le niveau du premier homme, Adam, avant la faute. C'est le niveau de conscience qui permet de voir le monde avec ce que la tradition juive appelle la « Lumière cachée » ou « Or Haganouz » qui est la Lumière de la Création et que Dieu a cachée après la faute. Elle est cachée mais pas introuvable et tout le travail de l'homme dans ce monde est un travail de révélation de ce qui existe déjà mais que nous ne voyons plus. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » est moins un commandement que l'annonce du travail qui doit nous conduire à révéler une loi fondamentale de la Création et à l'inviter de nouveau dans notre réalité.

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Il arrive que ces dernières parties soient si petites qu'il est difficile de les identifier, ce qui se fera par la suite, le temps aidant. Ceci est vrai tant que l'association et la relation ont été créées pour un motif particulier ou pour une mise en rapport impliquant plusieurs composants. Mais du moment que la relation est construite sur la base de l'amour véritable, sans aucun motif, c'est un amour qui ne dépend de rien de concret, et c'est une relation courageuse, puissante, exacte et véritable. Telles sont les paroles de Rabbi Akiva: « Rabbi Akiva disait: C'est une grande généralité dans la Torah: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ». De la même façon qu'on aime sa propre personne, sans aucune approche d'autres considérations qui n'en sont pas de véritables raisons. L'homme s'inculquera l'amour de toute chose en tant que telle et pas seulement en tant qu'outil qui pourrait se mettre du service de ses désirs ou de ses besoins. A tout instant, il faut se souvenir d'une histoire qui contient une grande leçon de morale se déroule devant ses yeux: On raconte de l'un des grands Admourim [chef rabbinique et spirituel d'un groupe de hassidim] qui était parti en exil accompagné de ses deux disciples pour de longs jours.

Tu Aimeras Ton Prochain Comme Toi-Même. Rav Yoshiahou Yossef Pinto

Cette relation horizontale avec celui qui devient mon frère, celle qui devient ma soeur et dont le constat des droits m'oblige, se conjugue avec une verticalité. Car le vehaavta, « Tu aimeras » du Chema, « De tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force » vise l'Eternel qui par définition est absent de ce monde. « L'amour Eternel » vient de D. et l'homme est invité à cette réciprocité, mais cet élan se heurte immédiatement à l'obligation de chercher la Justice. « La justice, la justice tu la chercheras » (Choftim). Cette empathie provoque un oubli de soi qui revient à soi-même. Je me vois dans les yeux d'autrui ramené à ma simple valeur, un parmi d'autres, et à ce moment je peux faire communauté, accepter autrui comme un autre moi et non plus comme l'extension de moi-même. Ce qui revient à un travail d'analyse et de reconnaissance de ma propre violence prédatrice qui asservit les autres pour les dominer ou les séduit… pour les dominer encore. Le frère n'est pas un objet sous la main dans un rapport narcissique idolâtrique.

Au plus aura-t-il de l'estime pour certaines personnes, mais fondée sur une idée totalement erronée de ce qui est estimable dans ce monde. La conclusion du verset est phénoménale. C'est en réalité la justification suprême de tout ce qui précède, la raison ultime pour laquelle lorsque je m'aime moi-même pour ce que je suis, une âme divine, je ne peux qu'aimer mon prochain et plus globalement l'univers tout entier: « Je suis YHWH ». YHWH est le seul à pouvoir dire « Je ». Et en tant qu'humain, la seule partie de moi-même qui est et qui peut dire « je » est la partie de moi-même qui est de même nature que le divin, c'est-à-dire mon âme. Tous les « je » du monde s'originent donc en YHWH, l'ineffable par excellence, le divin transcendant qui dépasse infiniment tout ce que l'on peut concevoir. Si en m'aimant moi-même pour ma nature divine je ne peux qu'aimer mon prochain, c'est que nous partageons la même nature divine. Nous disons en réalité le même « je ». Nous sommes fondamentalement connectés.
July 31, 2024, 9:37 pm
L Amour De Dieu Pour L Homme